top of page

Le festival d'Avignon jour après jour (part 2)





AVIGNON JOUR 15

Tractage du matin efficace. Tractage de l'aprem, un peu moins. (Je suis en train de me faire attaquer par un moustique enragé, c'est chaud). Parce qu'il y avait beaucoup d'étrangers et que j'avais moins d'énergie malgré un gros dodo et des soirées non-alcoolisées (mais DÉGAGE CON DE MOUSTIQUE)


Après une petite piscine salvatrice, je suis allée voir Oldelaf au Palace à 20h20 dans La folle histoire de Michel Montana. MAIS CE TYPE EST INCROYABLE BON SANG ! Je l'avais déjà vu l'an dernier dans son spectacle. Et j'avais déjà trouvé que c'était un génie ! Il cueille son public et l'emmène où il veut. Et dans ce spectacle là, ils (avec Alain Berthier) retracent la vie de leur père : Michel Montana. Tout est une histoire de tubes volés par Carlos, d'idées piquées... Avec des courts extraits de chansons. Les moments parlés sont portés par Oldelaf qui est EXTRÊMEMENT DRÔLE. Super cynique. Très généreux. Rythmiquement parfait. Et musicalement au poil. Cet homme a le don de la scène, on peut le dire. Extrait : ici !


Puis il s'est avéré que j'ai bu du ricard avec Marcel (et pas avec M'sieur Ricard, Haha-ha-ha.. Ha. -_-). Qu'on a bien parlé de vraies choses. Qu'on a encore fait des bisous entre 2 tours de magie. Pis je l'ai ramené à son bus et un SDF édenté entre 2 histoires de "Tuk-Tuk volé" s'est permis de hurler "JE SAIS PAS CE QUE TU LUI FAIS, MAIS TU LA RENDS HEUREUSE". Merci Gary. Une fin de soirée avec Patou qui m'a clashé sur mes sandales "Tu mets ça quand t'as 3 ans ou 90, entre c'est interdit" . C'est des Jonak en cuir qui tiennent trop bien le pieds. Moi je les aime. Allez, 1h, dodo.



 

AVIGNON JOUR 16

Aujourd'hui, c'était le festival de la flotte. Le festival de la pancarte réduite en bouillie et du flyer-éponge. Le festival des tracteurs à la recherche de personnes à tracter. Et surtout : le festival du serveur agacé. Et Madelone, elle était plutôt sereine dans cette agitation, c'est juste qu'elle sentait le chien mouillé. Et heureusement qu'elle avait pas mangé du pâté (waf waf waf), sinon, vue l'état de ma tignasse, ça aurait été à s'y méprendre :


- "Bonjour Messieurs Dames, je me permets de v...

- Ça alors ! UN CHIEN QUI PARLE !"


Bref, Mère Nature s'est sentie d'humeur à pimenter la journée, genre : "mais ils vont rentrer dans leurs frais là, non-non-non, allez, hop, orage tonitruant !". Écoute Mère Nature, on a fait 65, alors il va nous falloir un peu plus pour nous déstabiliser hein.


Puis j'ai croisé Patou, tout affamé, qui se tâtait à aller manger chinois malgré le souvenir d'une vilaine intox quelques années auparavant : "Bonjour, je voudrai une gastro-au-poulet. Non en fait une gastro-au-porc, je suis audacieux". *Rires* . L'aprem, j'ai tracté toute seule, ma collègue ayant eu sa journée. S'est passé beaucoup plus vite que ce à quoi je m'attendais. Comme quoi QUAND ON RIT.


Là, j'hésite à aller voir un spectacle avant d'aller au village du off avec les copains. Mais avant toute chose, je vais aller faire ma toilette :


PS : Mère Nature, je déconnais toute à l'heure. Déclenche pas une tornade, c'est chiant après pour reconstruire les maisons et démêler mes cheveux.


 

AVIGNON JOUR 17

Couchée super tard et réveillée super tôt dans le lit de Marcel. Et le lit de Marcel est vraiment LOIN des remparts. Alors j'ai sauté dans un bus et je suis rentrée à l'appart' avec des croissants. Marion&Antoine m'ont accueillie avec un sourire en coin doublé d'un :


"BEN ALORS ? On s'est fait un sang d'encre nous !

Allez, comment il s'appelle qu'on tape son nom dans Google ?"

Ils ont validé. Je suis ras-su-rée. Puis p'tite douche rapide et c'était l'heure de tracter. Et on était sur UN TRACTAGE PÉNIBLE. Les gens étaient vraiment désagréables. Je me suis fait allumée par une nana complètement folle "C'est bon là, y en a marre, vous êtes chiants tous là...". Elle a complètement broyé ma joie de vivre et je n'ai rien pu lui répondre à cette bougresse. Puis après, ça a été le festival du connards. Entre le type qui me dit que je suis irrespectueuse de lui parler pendant qu'il mange (SUR LA PLACE DE L'HORLOGE) et la nana qui ne daigne pas me répondre et me fait un "pschiiit" de la main... C'était gratiné.


L'aprem, il a plu. Et contre toute attente, c'était carrément plus agréable que la matinée. Comme si l'eau avait dilué la mauvaise humeur environnante.


Puis j'ai retrouvé ma copine Julie, de passage sur le festival. Et le soir, on est allée voir Flon Flon des Épis noirs, au Chêne noir (ça fait beaucoup de noirceur dans l'énoncé pour un spectacle si lumineux !). Depuis le temps qu'on m'en parlait... Je m'attendais à une pièce de théâtre et c'est en fait un spectacle musical, romancé. Ils ont une énergie absolument incroyable ! Infatigable. Et même si je n'adhère pas complètement à l'humour, force est de constater qu'ils font un tour de force avec ce spectacle ! Il y avait dans la salle des fans de la première heure ce qui a crée une ambiance particulièrement chaleureuse.

Je regrette juste de ne pas avoir saisi toutes les paroles. Faudra que je potasse. Un extrait : ici.

Puis bon, on est allée boire un coup place des Corps Saints. Key (best-poto-de-rigolade) s'est joint à nous quelques minutes et a raconté divinement bien notre (ma ?) soirée de la loose à Julie. Puis après une tentative avortée du côté de la boite "L'Esclave" (je vous laisse imaginer le délire), j'ai erré dans les rues à la recherche de cabinets tout en espérant que Key ait la présence d'esprit de zieuter son portable malgré son taux d'alcoolémie avancé. J'ai rencontré 2 gars beaucoup trop sympathiques. Les pauvres sortaient d'une daube pseudo-intello-visionnaire-engagé-abstraite où la comédienne clame à plusieurs reprises :

"L'Amérique ne fait pas pipi, l'Amérique ne fait pas caca"


Ils m'ont tuée sur place de rire. Puis j'ai rejoint un comédien, metteur en scène, rencontré il y a 5 ans. On a parlé jusqu'à 4h du mat. Il m'a donné un cours de théâtre-express basé sur le ressenti et tout et tout... Il m'a assez chamboulée en fait. Il m'encourageait à lâcher prise et à être sincère dans tout ce que la sincérité comporte de désagréable. J'ai pris conscience que je suis HYPER SOUVENT mal à l'aise et que dans ces cas là, je sors systématiquement une grosse connerie, une blague (pas forcément bonne céssalepir), ou une réflexion complètement HS (genre sur mes baskets qui puent) pour me sortir du pétrin. Sauf qu'il était pas dupe. Je me suis sentie nue comme un ver. Il m'a raccompagnée (encore un !) et je suis rentrée.

 

AVIGNON JOUR 18

Couchée 5h, levée 10h. Ça fait maigre en terme de repos. Mais bizarrement, j'avais une énergie de feuhlie ! Loin de moi l'idée de me la péter, mais j'ai été une killeuse-du-tractage aujourd'hui. Et... ils ont fait complet.


Je craignais que ma pause d'une heure signe un repos éternel incontrôlé... Mais point du tout. Le tractage après-spectacle fut synonyme de vents, de GROS VENTS DANS MA FACE. Mais heureusement après J'AI MANGE UNE GLACE AVEC MA COPINE JULIE. Première glace de la saison. Et j'me suis pas foutue de ma gueule, je suis allée chez Regal Glace (sur la place de l'horloge). J'ai jamais vu ça, ILS ONT TOUS LES PARFUMS DU MONDE. Le choix fut rude, mais je me suis arrêtée sur Menthe/chocolat et Kinder Bueno (Vous en rêviez ? Regal Glace l'a fait). C'était franchement stylé comme moment.


Puis je suis rentrée et j'ai joué à la fée du logis. Aspirateur/serpillère. Réaménagement de la chambre (demain la fille de Marion&Antoine arrive). Sieste. Réveil. Kaamelott sur 6ter. Tomate à l'huile d'olive. Effluves sonores de la soirée de fin du IN (Trompettes + David Guetta + Claude François, à un volume sonore indécent). Mon arrivée dans les bras de Morphée est une nouvelle fois retardée.



 

AVIGNON JOUR 19

Je vais vous raconter les meilleures anecdotes de ma journée. Tout a commencé par un handicapé en fauteuil roulant qui me stoppe net sur la rue de la Ré. Il a commencé à me demander si j’avais vu des spectacles, puis à me poser des questions sur moi… Et ça s’est terminé en proposition de café et en demande de bisou. Propositions que que je me suis surprise à décliner sans gêne. Moi qui ai l’habitude de culpabiliser dès que je dis non, dire non à une personne diminuée aurait été inimaginable il y a encore quelques mois. Mais j’ai compris que handicapé ou pas, cet homme était intrusif et LOURD. Il se servait de son handicap comme manière d’amadouer les gens et d’arriver à ses fins. Malin. But :

Un tractage assez fatigant. Entre les étrangers qui te regardent avec des yeux de gobis, les aoutiens complètement dépassés par les événements, et les joueurs de Pokémon Go que je me suis pris en pleine poire, fallait s’accrocher.


A 18H, je suis allée voir Monsieur Choufleuri restera chez lui (Offenbach) au théâtre Notre-Dame. J’avais déjà repéré le spectacle l’an dernier et tout le monde m’en disait du bien. Et c’est vrai, c’est bien. C’est de l’opéra. Les chanteurs ont une force incroyable. Ça fonctionne. C’est drôle même. On sentait quand même un peu de fatigue. Y a juste un chanteur qui gueule beaucoup trop et qui passe constamment au dessus des autres, il m'a cassé les oreilles.



ET LE SOIR. Je suis allée rejoindre des amis au village du off. J’ai passé ma soirée avec du rosé Pamplemousse et mon téléphone (espérant secrètement que Marcel me rejoigne). Mais force est de constater que Marcel s’en bat les couilles. Et là, est arrivé Théo. Théo que j’ai croisé quelques fois et qui distribue un journal dans la rue de la Ré. Super intéressant… pour son âge… 19 ans. (De mieux en mieux Maddy, dans 2 jours, c’est un mineur). Bref, ça papote, puis on est allé boire du rhum arrangé vanille-gingembre chez Maurice, on a escaladé une barrière, on s’est calés sur le parvis d’une Église et on s’est bécoté (devant Dieu). Puis voilà qu'il m’invite chez lui. Ça partait relativement bien puis, à un moment, D’UN COUP, sans crier gare, alors qu’il me parlait une seconde avant, il s’est mis à ronfler… FORT. J’ai d’abord cru à une blague. Donc j’ai gloussé en lui tapotant le torse. Et puis… J’ai compris. J’ai eu 2 secondes de « putain Maddy, t’es aussi nulle que ça au lit » et puis après je suis rentrée dans un fou rire incontrôlable rythmé sur les ronflements de Pumba. J’ai envoyé un texto à Key avec une envie folle de partager ce nouveau moment de LOOSE. Résultat : 2h de sommeil pour une partie de jambe en l’air toute pétée. Ça valait l’coup. (Ah oui et ce type habite à 10 secondes chrono de chez moi à Paris, drôle n'est-ce pas ?)


 

AVIGNON JOUR 20


Vite vite vite JE ME TIRE la Pumba's home. Des croissants, des pains au chocolat et j’arrive à la maison. L’avantage c’est qu’on est le jour 20 et que j’ai enfin compris quelle clé allait dans quelle serrure. (Il y a donc une clef qui ne sert définitivement à rien).



Aujourd'hui, c'était la journée internationale du bash ! Je me suis fait des terrasses entières de « non » à tel point que j’avais envie de rouler des pelles à ceux qui prenaient le temps de m’écouter. Certaines personnes pensent que le festival est fini parce que le IN est fini. Et on ne peut pas leur en vouloir : quand tu tapes « Festival d’Avignon » dans Google, les premiers sites sont pour le IN donc jusqu’au 24 juillet. C’est mal foutu ces histoires de IN&OFF. Bref, ils ont fait genre 30. Le plus mauvais score depuis le début du festival. Ça m'soule un peu mais y a un spectacle qui a fait 6 dans une salle de 200 donc j'me dis que dans notre misère, on se démerde pas trop mal. L’aprem, on a plutôt flyé dans la rue à force de se faire envoyer balader sur les terrasses. J’ai croisé Frédéric Fromet et ce type est vraiment drôle, pince-sans-rire et gentil comme un gnome. 17h20, ma journée est enfin finie. Tout le monde est dans un état d’épuisement avancé. En fait, je me demande si j’aurais l’énergie de tracter ET de jouer. Plus ça va et plus je m’incline devant tous ces courageux. J’ai fait une sieste de 4h, j'ai mangé du Houmous en racontant mes déboires de la veille à Laurette (fille de Marion&Antoine) et je vais embrayer sur une sieste de 10h.


 

AVIGNON JOUR 21


J’ai dormi de minuit à 10h : je crois que j’ai pas mal récupéré ! Le tractage s’est visiblement bien passé. On a fait 83 ! On est des bombes ou pas, sans déconner ? Sans vouloir rentrer dans la compétition, on DÉFONCE pas mal de nos confrères :D Et alors l’aprem, il s’est passé un truc un peu absurde. On est passé dans une ruelle qui donne sur une salle du Paris, les portes se sont ouvertes brusquement et 4 comédiens en furie (« Les Darons ») nous ont alpaguées et fait monter sur scène. Le public était hilare et nous, on a pas bien compris ce qui nous arrivait… #toutsestpassétellementvite

Après une course effrénée pour pas louper le spectacle, on est allés voir : Dom Juan 2.0 au théâtre de l’Oulle à 22h10. Je les avais vu en parade et ils m'avaient bien donné envie... Malgré un Dom Juan super-sexy, la mayonnaise n’a pas prise. Ils ont pris le parti de ne pas jouer la pièce en entier et d’y interposer des mini-scènes où les comédiens, soit disant en répétitions, s'adressent directement au public. Plus ça va et plus j’ai des doutes sur la mise en abîme du comédien en recherche derrière le personnage... Blablablaaa... C’est une manière de ne pas pleinement assumer une mise en scène, de justifier un manque de budget et de se permettre d’être bancal dans le jeu. Le tout en se faisant « pardonner » cet amateurisme par un public qui ne sait pas si c’est du lard ou du cochon. J’ai vu qu’une seule personne faire ça à la perfection et c’était En attendant le songe d’Irina Brook. Une merveille ce spectacle. Mais là, bon.

Puis on ne change pas une équipe qui gagne : village du off avec les copains. J’ai croisé Marcel => SUBITE JOIE DANS MON CŒUR. Je me suis fait draguer par un William super relou. Puis Marcel a disparu alors j’étais toute chafouine. Et comme j’étais chafouine, j’ai accepté de tirer sur le joint de William = mauvaise idée. 6 ans que j’ai pas retenté l’expérience à cause d’un bad-trip-monumental (avec la totale : vomitos/palpitations-constantes/l’impression de partir). Bref, encore une belle idée à la con. Mon corps se souvient de ce malheureux épisode et ne supporte définitivement PLUS la drogue. La petite angoisse est vite passée. Allez, à dans 6 ans un soir de déprime, petit bédo.


En désespoir de cause, j’envoie quand même un message à Marcel « Bah t’es parti ? J’avais très envie de te faire… une blague ». Marcel est finalement venue en bas de chez moi avec son vélo démontable, visiblement avide d’une franche partie de rigolade. Mais il connaissait la chute… Comme dirait PEF : « Ma blague est tombée à l’eau comme un enfant qu’on jette à la mer parce qu’il est gros et que ses parents ils voulaient des enfants maigres ». Je ne suis pas repartie les mains vides, il m’a embrassée. Alors bon, j’étais contente même si je le trouve complètement mi-figue mi-raisin. M’enfin, pas le courage d’élucider le mystères des tréfonds sinueux d'un jeune mâle solitaire ce soir, je vais me coucher.


 

AVIGNON JOUR 22


La fatigue se fait sentir dans les rues. Les comédiens tirent sur la corde. On est à la fois heureux et tristes que ça se termine je crois. Ils ont fait 62. Franchement, ils gèrent. Tout le monde est en chute libre et eux tiennent la cadence. Chapeau.



A 18h40, je suis allée voir Cosson et Ledoublée. J’ai trop honte, j’ai dormi. Alors que je suis sûre que j’aurais pu quand même rire, des fois. Je crois que j'aime sincèrement Ledoublée (avec son rire inimitable !) mais que l'autre m'agace un peu. Hop, je me suis préparée et je suis allée au pot du théâtre où Marion&Antoine jouent. J’ai bu et mangé à l’œil, (enfin surtout bu hein). J’ai potentiellement avoué à tous les serveurs du restau que je voulais me marier avec David. Puis après j’ai tchatché avec un comédien assez drôle, Nico. On a eu la plus longue conversation 2nd degrés du monde. Vers minuit, on a tous migré à la grosse fiesta de la Luna. J’y ai rencontré Alexis, le poète public de la rue des Teinturiers avec sa machine à écrire ! Super gars, aux yeux aussi tristes que plein d’amour. Il m’a beaucoup touchée. Puis j'ai vaqué de connaissances en connaissances et… autant vous dire que tout le monde était là. Même Marcel. Du coup, je me suis laissée embrasser par Nico, en espérant secrètement réveiller un quelconque intérêt (jalousie ?) de sa part. Alors non seulement ça n’a pas marché MAIS EN PLUS, Nico fait des baisers-moulin-à-café-à-l’extérieur-de-la-bouche, franchement pas agréable.

Ça m’apprendra à avoir des calculs de pré-pubères-en-rut au lieu d’être mature et d’aller clairement lui exprimer le fond de ma pensée. Il est 4h, je rentre. Ouille ouille ouille.


 

AVIGNON JOUR 23


Traçage du matin assez efficace ma foi ! On dégaine les invitations. Ils ont fait genre 55. C’est pas si mal pour un jour 23 !


A 18h, je suis allée voir Chloé Lacan à l’Arrache Cœur. C’est de la musique. Et d'la bonne ! Absolument incroyable cette nana ! Elle a une force, une sensibilité et une sensualité qui créent un cocktail unique (genre un Sex on the Beach mixé avec un Gin Tonic). Ses deux acolytes sont tout autant extraordinaires ! Elle a une puissance vocale incroyable et elle doit avoir une sacrée hygiène de vie pour ne laisser transparaitre aucune fatigue. Leurs arrangements sont fins, originaux et riches. J'ai cette merveilleuse chanson dans la tête depuis toute à l'heure que je vous conseille d'écouter !

J'ai juste été chagriné à la fin : j'ai renversé de l'eau dans la salle en sortant. Donc je vais le signaler à la nana de l'accueil, elle me dit "d'accord, c'est pas grave, je vais nettoyer" tout en m'envoyant l'énergie de "je vais te tuer salope" avec des éclairs dans les yeux. Je me suis excusée platement 1000 fois, j'ai même proposé de moi nettoyer si elle me donnait un chiffon... "Non mais c'est bon" ("connasse" en sous-texte). MONDE DE MERDE. Plus tu montres de la faiblesse et plus t'es désolée, plus on t'écrase.



Je suis rentrée faire une petite sieste avant la tant attendue soirée de fin de festival au village du off. Queue de folie. Vigiles et tout l’bordel. J'étais pas du tout dans l'ambiance au début. Pas la force d'aller parler aux inconnus avec une entrée en matière absurde ("tu as de très joli lobe") comme je sais si bien faire.. Alors je me suis calée dans un coin et j'ai observé les gens. Dans ces moments là, je me demande quel est le sens de toute cette "mascarade". On nait et on meurt. Bien. Quel est mon rôle sur cette planète ? Est-ce que je vais réussir à me connaitre bordel ? Quel genre de mamie je serai ? Est-ce qu'on serait pas tous ridicules à nous regrouper pour festoyer dans un illusoire bonheur ? Que cherche-t-on à "oublier" ? Et je me dis qu'il y a une fille aussi paumée que moi à l'autre bout de l'univers en train de se poser les mêmes questions. Mes copains bloqués dans la queue ont fini par arriver. Le serveur m'a rempli un gobelet à ras bord de rosé pensant que c'était du coca et me lance un "cadeau :)". On a ri et dansé en discutant avec tous les inconnus alentours. Des fleurs en plastique ont poussé dans la foule. Puis vers 3h, on s'est un peu retrouvés la queue entre les jambes, avec une grosse envie de continuer à faire la fête, mais personne qui savait trop où aller… On aurait dit des ravis de la crèche, alcoolisés, qui attendaient le messi-fêtard pour leur indiquer le chemin de la prochaine soirée.


Finalement, je suis allée me coucher. Etcépassimal.



 

AVIGNON JOUR 24 (dernier jour magueule)


Bonjour Tristesse. Dernier tractage de ma vie. Du moins de la saison. Les gens sont ouverts en ce dernier jour de festival, ça fait plaisir ! Si on arrive à faire plus de 50, Marie nous offre une glace. Autant vous dire que je suis prête à pas mal de choses pour une glace. Alors je mets les bouchées doubles. Arrivées au In&Off, il a fallu dire au revoir à David, non sans chagrin. Je lui ai même offert un petit paquet de bonbon avec un papier caché à l’intérieur : « Si jamais tu veux m’épouser, je te donne mon numéro » . Sait-on jamais... ! Et… ils ont fait 51 comme le pastis… (De toutes façons, toutes ces boissons anisées du sud, c’est vraiment pour les connos !). Puis j’ai mangé une crêpe Saumon-fromage (oui parfaitement, pleine de Gluten ET de lait… Foutu pour foutu !).


Je suis allée voir Sébastien Chartier attire les cons, à 14h15 au Notre-Dame. Et j’ai vraiment aimé ! C’est trash juste ce qu’il faut. Y a des bonnes punchlines. Et la structure du spectacle est vraiment originale : il joue tous les personnages qu’il croise avant d’arriver sur scène et de jouer son spectacle. C’est vraiment un grand comédien ce Chartier (ceci est une blague déguisée : Sébastien Chartier est en réalité tout petit. Voilà maintenant que l’effet est bien pété, je vais pouvoir continuer).




A 16h40, je suis allée voir La Maitresse en Maillot de Bain au Palace. Je me suis bien marrée ! Fabienne Galula est assez extra. Son jeu est plein de subtilités, tout en douceur. Je la trouve vraiment drôle. Et Marie Blanche en maitresse d’école acariâtre qui se découvre une féminité, est HILARANTE. Y a vraiment des moments de grâce dans l’écriture et dans leur jeu à tous. Par contre, je trouve que ce n’est vraiment pas pour les enfants qui ont l'air de se faire sacrément chier.



On a bu un pot au parc avec l'équipe et je suis rentrée, j’ai fait ma valise… J’ai trainé la patte, fait une petite sieste et re-trainé la patte derrière. Je crois que j’ai pas super envie que ça se termine. Ça annonce le moment où je vais devoir prendre des décisions quant à ma future vie. J’ai pas envie d’affronter la réalité, j’étais bien dans cette euphorie générale ! Puis Marion&Antoine sont arrivés. On a bu du rosé et on a discuté ! C’est un pur bonheur de travailler avec eux. Ils sont faciles à vivre, généreux, drôles et calmes. Et j'ai réalisé un truc : j’enchaine les boulots depuis que j’ai 18ans et j’ai toujours eu super peur de décevoir mon supérieur, de ne pas être à la hauteur. Alors je me mets la pression et soit je fais des bêtises idiotes, soit je me fais bien niquer. Et là pour la première fois, tout coulait de source... Je sentais qu’ils me faisaient confiance, et moi, j’avais confiance en la qualité de mon travail... Dans la détente, on travaille beaucoup mieux !

Dernière soirée avant le départ, il pleut sa-mère. Ça motive pas des masses pour sortir. On profite d'un moment d’accalmie pour aller boire un coup place des Corps-saints. Puis il se remet à pleuvoir-sa-mère. Ils s’en vont, la place se vide en moins d'une minute. Chrono. Et moi je reste abritée sous un minuscule porche à me geler les miches en attendant des nouvelles de copains dont l’arrivée est imminente… depuis 20 minutes. Puis je croise des comédiens que je connais. J’y vais mais je suis pas dans l’ambiance jusqu'à ce qu'ils m’annoncent que Marcel va arriver. Inattendu. Ça m’a boostée, mieux qu’un Red Bull ! Il arrive, on papote. Puis doucement on migre rue des Teinturiers. Ça bouge-bof. Entre 2 punks-à-chien se cachent des comédiens éreintés qui se forcent à faire la fête "pour marquer l'coup" ! Je porte la conversation en posant des questions à un Marcel repus de fatigue, genre : "Tu préfères avoir des bras de 9m ou des mains en spaghettis ?", "Si t’étais un pouvoir magique, tu serais lequel ?", "C’est quoi la question que tu te poses le plus souvent ?". Au bout d’un moment, Key arrive. On rit comme des baleines. Et ça s’est terminé au Délirium cette histoire… Un surfeur australien m’a offert des verres. Il m’a dit qu’il payait son road trip en volant des objets de valeur. Bien bien bien. Puis j'ai déconné avec un Charles, un Louis, une Loris, un Benjamin, une Fiona... De temps en temps, je zieutais Marcel, trop occupé à se déhancher sur le dancefloor. Finalement, il m’a ramenée. Il s’est arrêté pour faire un plouf dans la fontaine des Corps saints. Et on a enfin parlé. Pour faire court : il trouve que la préciosité de la vie se cache dans les moments inattendus et refuse par dessus tout que quiconque ait des attentes de lui qu'il sera incapable d'honorer. Je suis à la fois d'accord et pas d'accord. Je trouve que derrière cette philosophie de vie YOLO-innassumée, se cache un gamin avec une grande crainte des responsabilités et des émotions. Mais bon. Je l'aime vraiment beaucoup c'gars là. Très intelligent. Très sensible. On va se revoir c'est sûr. En tout bien tout honneur, ça me va complètement en fait. Il m'embrasse et s'en va. Mon crush s'est volatilisé.



 

AVIGNON JOUR 25


Levée 8h. Branle-bas de combat. Cloturage des valises. Voyages jusqu’à la voitures. Récurage du frigo et astiquage des joints de la douche. Aspirage. Serpillage. Et à 10h30 pétante, on était sur le canap’, les pieds levés pour qu'ça sèche, à entendre l’arrivée du proprio. Et à 11h aussi. Et à 11h30 on avait pas bougé. Maikesskifoucecon ? Marion appelle, il s’était pas réveillé… 15 minutes plus tard, c’était le moment de se dire au revoir. Petit pincement. Je suis allée me poser aux Célestins avec ma valise et un Perrier en attendant qu’il soit l’heure d’aller prendre mon covoit’ pour Gap (une amie particulièrement chère à mon cœur, m'a proposé de passer quelques jours au vert dans sa maison perdue dans la Montagne où le téléphone ne passe pas => mon rêve). J’ai 1995 dans les oreilles. Je croise 2 comédiennes en peignoir de bain qui… tractent. MON DIEU LES PAUVRES. Le théâtre de la Luna les fait jouer aussi ce dimanche. Ils abusent. En me retournant, je vois des nenettes-trop-cool qui bossaient à l'accueil du théâtre. Alors je me suis joint à elles pour déjeuner. J’ai pris une bonne grosse salade nordique avec PLEIN de saumon. Je me suis léchée les babines comme un minou devant sa pâté.


(Ou comme Jackie Chan devant du pâté)

Puis je me suis tranquillement dirigée vers la gare, dans un état de léthargie avancé. J’ai même eu le temps de faire une Pause-caca chez Dame-pipi. 2h de sommeil, je sens la chèvre, j’entame ma dépression post-festival et SURPRISE, j'ai mes règles. Il va êtes sympa ce covoit’ !




 

BILAN DE CE FESTIVAL EN QUELQUES TIRETS :




- Je ne tiens définitivement plus l’alcool. Deux verres de rosé et je suis pompette-Odette. A terme, j’aimerai arrêter de boire juste pour me déshinniber. Quitte à ne boire que 2 fois dans l’année, mais du bon vin ! - Je vieillis. Ça y est, je ne suis plus la plus jeune. Moi qui ai toujours traîné avec des plus vieux et qui suis (de loin) la cadette de ma famille… J’aime moyennement l’idée mais, d’accord. - Je dois trouver mes limites. La séduction est présente tout le temps (encore plus dans le monde merveilleux du spectacle) et je n’arrive pas à trouver le juste milieu entre "azy dégage espèce de bouffon" et "haha, oui, rions ensemble de nos fausses blagues 2nd degrés" - Les abeilles sont nombreuses en Avignon. Je suis contente de savoir qu’elles sont pas toutes crevées et que le monde n'est pas encore fichu ! - Le gluten me constipe. J’avais arrêté et je vais continuer d’arrêter. - David ne m’a pas envoyé de message. J’en déduis qu’il ne veut pas se marier avec moi. Je lui souhaite de trouver une fille avec un humour aussi dévastateur que le mien... #égomalplacédelafilleblessée - Il faudrait inventer une machine à pincer les comédiens. Et ainsi leur rappeler qu’ils existent, et que du coup C’EST BON, ils n’ont pas besoin d’en faire des caisses. Ceci étant dit, certains me font BEAUCOUP rire. Et je dois être un peu pareille (des fois) (sur les bords) (un peu) (tranquille). - Je dois vraiment reprendre la musique. Si je fais le calcul, je suis allée voir presque que des spectacles musicaux. Mes envies parlent pour moi. Je vais me (re)mettre à écrire, chanter, jouer, (pourquoi pas rapper tiens ?!) et trouver un groupe. Et pourquoi pas faire un Avignon avec un spectacle à moi ? Boudiouuu je frétille. - J’ai le mojo qu’une fois par an : en juillet. Le reste du temps, je suis seule ou j’ai des relations qui ne dépassent jamais 3 mois. Madelone, 24 ans dans moins d'un mois, et toujours pas une histoire d'amour digne de ce nom à son actif...

VIVEMENT JUILLET 2017








LÂCHE

̶u̶n̶ ̶p̶e̶t̶

UN COM'

 

bottom of page