L'EPS = nul. Les profs d'EPS = cool.

Le célibat, je commence pas mal à connaitre l’affaire. Et ça ne m’a jamais trop dérangée dans l'fond (même si j’ai pu tenir des discours contraires certains soirs d’hiver maussades). Parce que je crois avoir profondément peur de me greffer à une personne par névroses et d’en fuir ma vérité. SAUF QUE LA, je sais pas si c’est l’arrivée des beaux jours et des Mister Freeze dans les mains des enfants… mais je dirais pas non à un peu de chaleur humaine… et beaucoup de muscles.

Du coup j’ai rien trouvé de mieux à faire que de fantasmer sur LE prof de sport sexy du lycée : M.Ricard. Pour vous décrire la bête, il est grand, barbu, il arrive toujours à vélo, un peu transpirant, mais toujours souriant. Il nous adresse systématiquement un « bonjour et bon courage ! ». (ENFIN quelqu’un qui prend en considération la condition des surveillants……………………….)

M.Ricard, c’est vraiment ma petite douceur de la journée.

MÊME quand il vient au bureau avec une tonne de convocations à distribuer, ça m’ennuie pas. Faut dire qu’à cause de ses yeux bleus, je décroche rapidement de ses explications jusqu’à c’qu’il me rattrape avec un :

- C’est bon ça va le faire ?

- De... ? Euh, oui ! Oui oui.

Et c'est seulement après qu’il ait quitté mon champ de vision que je réalise que la tâche est juste super-reloue.

Le moment où Zacharia entre en jeu

La dernière fois, au self, Zacharia (notre terminale-chouchou-ever) nous balance de but en blanc :

« De toutes façons, vous les surveillantes, vous arrêtez pas de mater M. Ricard ! ». QUOI ? Moi ? Fantasmer sur un prof de sport SUPER SEXY ? Non mais ça va pas la tête ! J’ai nié avec le packaging: Pffff/n’importe quoi/yeux aux ciel, mais mon sourire en coin a du me trahir. Ou peut-être ai-je gloussé comme une adolescente ? C’est vrai, dans ces cas là, on a l’impression d’avoir gardé une certaine contenance… Mais de l’extérieur, c’est généralement suuuper-cramé.

Et clairement, ça n’a pas du prendre. Mardi dernier, il fonce sur moi :

- Tu sais pas où est-ce qu’il est M.Ricard ? Ça fait 15 minutes qu’on l’attend, c’est bizarre.

- Non, je sais pas…

- Et… t’as pas son numéro PAR HASARD ? *sourire en coin*

- Non… Hélas.

- Ah ben moi je l’ai !

- Ben appelle-le… ! Et donne le moi après.

- ?!

- Non, mais parce que… je dois lui demander… Pour… Le… T’occupe.

- Non mais j’l’ai pas en fait.

L'histoire continue.

Quelques jours plus tard, alors que je m’affairais à rejoindre le bureau en traversant la cours sous une pluie de balles en mousse, je croise mon bel étalon. Et on a eu une de ces conversations riche de sens dont on ne ressort pas indemne :

- Salut, ça va ?

- Ben, super et vous ?

- Oh tu peux me tutoyer…

- OOOOK ! *gros sourire sur ma face*

Et chacun s’en est allé...

Malgré la flaque de bave à mes pieds, j’ai bien vu que M.Muscle roulait un peu des mécaniques dès qu’il me croisait. La faute de Zacharia ? La faute à mes gloussements de prèpubères ? La faute à nos conversations feutrées au bureau avec mes collègues ? Je n’sais pas.

Et là vous vous dites : « Est-ce qu’elle l’aurait pas un peu cherché la Madelone ? ». Et c’est fort probable parce que voyez-vous, je suis une grosse bille en sédouctionne… Alors surement qu’inconsciemment, je cherche à me faire griller comme des pommes de terre coupées en dés et cuite dans l'huile, pour arriver à mes fins… Ça m’évite des moments de looses causés par des phrases d’accroches douteuses telles que : "sympa ton VTT !" ou "tu sais c’est quoi la différence entre le Ricard et le 51 ?"

Mais voilà.

Lundi, en ouvrant le logiciel, je vois qu’il est noté absent. TOUTE LA SEMAINE. Depuis je me sens mal. Que lui est-il arrivé ? Accident de vélo ou vilain rhume ? Comment ̶v̶o̶n̶t̶ ̶s̶e̶s̶ ̶m̶u̶s̶c̶l̶e̶s̶ va-t-il ? Je ne dirai pas que je préfèrerais que son absence soit due au décès de sa grand-mère mais... J'ai si peur pour son intégrité physique. Quoiqu’il en soit, je veux bien me dévouer à sécher ses larmes ou mettre une compresse d’eau oxygénée sur ces égratignures…

Je clos cet article avec le dessin d'une amie illustrant bien le sujet,

admirez la perspective :