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Madelone + cave = cœur.



Mon frère part vivre au Canada. Il lâche donc son appart' et sa cave. Et moi ça m’embête un peu ça… Non pas qu’il parte, mais qu'il lâche sa cave. Parce que y a plein d’affaires à moi là-dedans ! Vous pouvez pas penser 2 secondes aux gens qui squattent vos caves avant de déménager ? C'pas croyable ça.


Alors pour résoudre ce problème d'envergure, 2 solutions s’offraient à moi :

- soit je retrouvais une autre cave d’un ami ami dévoué mais c’est relou (parce que je suis de nouveau tributaire de ses potentiels désirs de déménagement en terre promise)

- soit je prenais tout chez moi et ça serait l’occas’ de faire du tri, comme on dit -_- !


Bon ben voilà, solution numéro 2. J’arrête de squatter les caves des autres (enfin presque, j’ai encore une autre amie dans le sud qui a un max d’affaire à moi dans sa cave MAIS JE PROGRESSE). Puis bon, j’avais un peu la flemme de faire le tour de mes contacts que j’ai pas vu depuis des lustres, juste pour leur demander un service :

« - Salut, t’as une cave ? Si oui, t’as d’la place ?

- Va te faire foutre !

- Ok, mais dans ta cave ? »

Bref, je mature.

BEYROUTH

Alors, voilà, on y est. Tout est dans mon palace de 13m2. J’angoisse. Comment vais-je faire pour caser tout c’merdier ? Tout est déjà minutieusement organisé. Chaque espace est optimisé au poil de cul. Mais allez, j’me démonte pas. Je vais inventer de la place là où il n’y en a pas parce que CHUI PAS UNE BALTRINGUE.


Je commence peureusement à ouvrir chaque cartons/sacs/caisses pour découvrir ce qu’ils peuvent bien contenir de si important pour que je le garde dans la cave des autres sans que ça ne me manque en 4 ans de séparation. Pour vous faire une petite liste non exhaustive, il s’agit :

- de CD (avec l’excellente compile de la Star Academy 3)

- de partitions

- de cours (mes cahiers sont tellement des œuvres d’art que je suis incapable de les jeter #jesaiscestcon)

- d'une couette (et nixamère on oublie à quel point c’est volumineux)

- d’un grille-pain

- de ma carte d’identité (que j’ai juste cherché pendant des années et qui était sagement rangée avec ma convocation de bac... -_-)

- d’un IMMENSE porte-manteau rouge (?)

- et des souvenirs. BEAUCOUP de souvenirs.


Mon dieu mais POURQUOI j’ai hérité du syndrome de ma mère ? Celui de tout garder et d’être incapable de jeter ? J’aurai mieux faire de prendre de mon père et d’être une connasse de voyageuse, égoïste, apathique et sans attache pour rien ni personne. Il avait tellement raison… *se donne un grand coup sur la tête*



Alors je plonge à corps perdu dans le bordel. Je slalome entre les tas "poubelle" les tas "je donne" les tas "trouver une place" et les tas "je sais pas si je donne". En quelques heures, ça allait être plié. Sauf que, j’ai complètement omis le paramètre : attendrissement face aux retrouvailles. Paramètre qui rallonge le rangement de biiien 3, 4… jours.


Comment ne pas pleurer de rire devant les petits mots bourrés de fote dortograf de tes copines de collège, devant les cartes d’anniversaire de ta Bestàäah (qui était déjà la fille la plus drôle du monde à 12 ans), devant ce paquet de chewing-gum vide qu’un pote t’a fait promettre de le garder toute ta vie, devant ton faux-autographe de Jean-Edouard du loft… ? Comment ne pas s’attendrir devant tes cahiers d’enfants, tes bulletins, tes bribes de journaux intimes, tes albums photos, ton exposé sur Alain Chabat & ta rédac' de littérature où tu chiais déjà ouvertement sur le système éducatif (on m'a mis 9/20, je-ne-comprends-pas)…?


Impossible. Alors j’ai mis 4 jours à trier/ranger. Fourrer du bordel sous les meubles. Blinder les étagères qui menacent sérieusement de se casser la gueule. Empiler. Acheter des caisses de rangements. (D’ailleurs note à moi-même : acheter un mètre. Parce que le coup de « il faut que je trouve une boite qui fasse en largeur : un écart pouce/petit doigt plus, environ… disons… 3 doigts pliés ». Eh ben ça marche pas). Et grâce à mon inventivité débordante, je suis ENFIN arrivée à bout. Enfin presque, il me reste quelques bricoles à faire comme vendre ce fucking porte-manteau à cause duquel je me suis arrachée le petit orteil à plusieurs reprises ces derniers jours.


MA sœur c’est Marty Mc Fly en fait

A un moment je tombe sur une pochette plastique remplie de pages arrachées de magasines d'ado à haut potentiel journalistique (Star Club, Top 50, Télé-club…) avec un post-it collé dessus :

« Ma pougnette, voilà des photos de Superman et autres,

tu prends ce que tu veux et le reste, tu jettes ! Bisous ».

Je devais avoir 8 ans et j’étais trop amoureuse de lui. Alors j’avais fait un cahier rempli de photos/interviews de Lois&Clark (avec Teri Hatcher&Dean Cain hein, pas les gros nuls de Smallville). J’ai pas vraiment prêté attention aux autres feuillets mais j’ai quand même gardé la pochette au cas où (cf syndrome de ma mère). ET QU’EST-CE QUE J’AI BIEN FAIT. Il s’agit ni plus ni moins que des photos et interviews de… BRAD PITT de l’époque. Encore plus frais. Tout jeune. Tout fougueux. Tout fou. Vénère d’être élu l’homme le plus beau de l’univers. Le rêve…


Conclusion :


En me plongeant là-dedans, je me suis un peu plongée dans la petite fille que j’étais. Et y a pas que des bons souvenirs ! J’ai vu à quel point j’étais mal dans ma peau, grosse, triste, rejetée, seule. J’étais la plus parfaite possible pour qu’on m’aime tout en étant sur-consciente des problèmes des grands. D’ailleurs, je rêvais d’être « grande » pour qu’on donne enfin du crédit à ma parole et pour arrêter de m’en vouloir de ne pas être insouciante. Mais j’ai vu aussi à quel point, j’avais envie de mettre des couleurs partout, de créer, de faire des spectacles, d’écrire et de rire ! J’avais un sacré caractère et j’étais loin d’être lisse ! Je me suis un peu perdue les années qui ont suivi… Mais là, j’arrête les conneries. J'essaye de nouveau d'écouter la petite artiste qui sommeille en moi. Celle qui a tout compris, celle qui croit en elle, celle qui veut s’exprimer à travers des grandes œuvres d’art dont elle est l’auteur ET SANS ROUGIR !

Mais en attendant, prochain appart',

je le prends avec une CAVE.


LÂCHE

̶u̶n̶ ̶p̶e̶t̶

UN COM'

 

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