Réclamations DIM

Madame, Monsieur,

Je vous écris pour vous faire part de mon mécontentement. Oh-la-la-que-je-suis-fâchée. Tout d'abord, je me présente : Madelone Smith, jeune femme fraîche, coquette, dynamique, artiste, optimiste... Et... un peu pauvre, du coup !

Hier, heureuse de vivre, je pars en quête de collants pour aller avec la dernière arrivée dans ma garde-robe : une sublime petite jupe. Durée de vie de ces derniers : une heure. (Durée de vie de mon bonheur : une heure).

Maintenant, si vous le voulez bien, faisons un rapide calcul : à 5€ la paire et compte tenu du nombre de fois où je mets des jupes par semaine (soit 4), il me faudrait débourser 140€ en collant par semaine. Mais ça, ce serait dans un monde merveilleux où ma journée durerait 7h ! Rajoutez donc les heures supplémentaires (dans mon ô combien épanouissant job alimentaire), et on peut taper FACILE dans du 200 balles/collant/semaine. Dites-moi Dim, on serait pas sur quelque chose qui se rapproche dangereusement de l'exagération ? L’obsolescence programmé : ça va ̶5̶ ̶m̶i̶n̶u̶t̶e̶s̶ UNE HEURE. Je trouve aberrant d'avoir un budget collant ! Alors que je pourrais avoir un budget légumes bio. Ou un budget théâtre. Ou un budget cours de yoga.

C'est pour cela que... IL SUFFIT ! CESSEZ LES COUILLONNADES ! Et si vous ne le faites pas pour moi… faites le pour eux. Si vous croyez que c’est amusant d’être sur-conscient de la fragilité de sa vie... Chaque déambulation est une angoisse. Un coin de bureau. Un ongle. Un malencontreux fermoir de bracelet. Et c’est la fin. Poubelle. (Quand je pense qu'ils n'auront jamais pu se frotter aux banquettes de mon café préféré, J'AI MAL)

Et tout ça pour quoi, finalement ? Pour avoir un minimum de classe, des jambes galbées… ET POUR PLAIRE (comme dans la pub). Parce que oui, pécho du dandy parisien avec une vilaine maille qui s’étend du cuissot jusqu’à la cheville, relève du défit. Moi qui pensais être une femme fatale, qui a confiance en elle grâce à vos collants... C'est raté. Je suis fauchée et j'ai un trou.

J'ai donc décidé, complètement arbitrairement, que vous serez les fautifs à mon malaise aujourd'hui. Vous collez parfaitement avec mes révoltes du jour : la société de consommation, la superficialité, ma crédulité... En conséquence, je vous conseille VIVEMENT de faire le geste commercial approprié, car en plus de vous faire porter mon alimentation remplie d’OGM, mon manque de culture et ma cellulite, je suis à deux doigts de vous faire porter mon célibat.

CORDIALEMENT,

Madelone Smith